Pour la petite histoire
Il était une fois un général qui aimait beaucoup les animaux et qui avait horreur de les voir maltraités, principalement les chevaux. Il s’appelait Delmas de Grammont. Par une chance inouïe, il était en même temps député de la Loire et eut l’idée, en 1850, de faire passer à la Chambre des Députés une loi, qui porte son nom, et qui est à l’origine de la protection des animaux en France.
Quelques années plus tard, des personnalités lyonnaises décidèrent de reprendre le travail du Général de Grammont et constituèrent la première association de protection des animaux lyonnaise. C’était en 1853.
Le premier Conseil d’Administration de la S.P.A. de Lyon regroupait des membres prestigieux comme le Directeur de l’Octroi, le Directeur de la Compagnie des Omnibus, quelques conseillers à la Cour Impériale, un Député au Corps Législatif, des Professeurs de la Faculté des Lettres et de la Faculté des Sciences et le Directeur de l’Ecole Impériale Vétérinaire.
La première réunion eut lieu dans le grand amphithéâtre du Palais des Arts, devenu plus tard le Musée Saint-Pierre. Les Membres fondateurs s’étaient donné pour tâche de réprimer, mais aussi de récompenser. Pour mémoire, nous citerons, la même année, le jugement du Tribunal de Police de Frankfort qui condamnait un charretier, pour avoir cruellement traité un cheval, à trois mois de prison et au pain et à l’eau, deux fois par semaine, pendant la durée de sa peine. Quant aux récompenses, citons ce garçon d’écurie qui, chaque jour, gravit avec son cheval le Chemin-Neuf, et « à partir du bas de la montée, pousse sa voiture de son épaule, le fait arrêter tous les 100 mètres, cale les roues avec des pierres et laisse souffler son cheval »…
Si la S.P.A. d’antan n’obtint pas toujours des victoires spectaculaires, elle réussit cependant à améliorer le sort des animaux et à réprimer des abus de toutes sortes. C’est là le meilleur enseignement qu’elle nous lègue : la patience, la ténacité, la marche en avant lente mais constante, sont plus bénéfiques pour ceux qu’elle protège que l’attitude intransigeante, le refus global, le tout ou rien stérile. Le « grignotage » des positions adverses, le choix du moment et des moyens, sont les chemins les plus sûrs pour arriver au but.